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Mariage

Mariage Manu & Amelie

Magnifique cérémonie eucuménique (protestant/catholique) à la basilique Sainte Anne de Bonlieu vers Montélimar samedi dernier. Je poste ici les textes saints et classiques qui ont étés lus mais qu'il est toujours bon de relire pour en trouver des vérités, ainsi que la réflexion du pasteur en référence aux textes et à l'intention de Manu et Amélie. Marc et moi nous reconnaissons dans ce mariage et nous souhaitons beaucoup de bonheur et de joie à Amélie et Emmanuel dans leur recherche d'amour et de perfection. 

 

"Même si les collines venaient à s'ébranler, même si les montagnes venaient à changer de place, l'amour que j'ai pour toi ne changera jamais". (Esaïe 54. 10)

 

" Frères, Parmi les dons de Dieu,Vous chercherez à obtenir ce qu'il y a de meilleur. 
Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieur à toutes les autres.

J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel,
Si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante . 
J'aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères, et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu'à transporter les montagnes,
s'il me manque l'amour, je ne suis rien. 
J'aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés,  j'aurais beau me faire brûler vif, 
s'il me manque l'amour,  cela ne me sert à rien.

L'amour prend patience,
l'amour rend service,
l'amour ne jalouse pas,
il ne se vante pas, 
ne se gonfle pas d'orgueil,
il ne fait rien de malhonnête,
il ne cherche pas son intérêt, 
il ne s'emporte pas,
il n'entretient pas de rancune,
il ne se réjouit pas de ce qui est mal
mais il trouve la joie dans ce qui est vrai,
il supporte tout,
il fait confiance en tout,
il espère tout, il endure tout
L'amour ne passera jamais. "

  (première lettre de Saint Paul, apôtre aux Corinthiens, 12,31-13,8a)

 

 

" C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement?

Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux?

Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie?

Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent;

cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux.

Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi?

Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que mangerons-nous? que boirons-nous? de quoi serons-nous vêtus?

Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin.

Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.

Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. " 

 

 

(Evangile de Mathieu 6:25-34)

 

 

 

 

Ces lieux sont presque millénaires ! Plus de 800 ans !

Ils ont été créés pour abriter une communauté religieuse de femmes de l’ordre de Cîteaux.

Cette abbaye, maintes fois démolie et reconstruite, a accueilli depuis la fin du 19e siècle une communauté de sœurs Norbertines, qui furent soutenues par des frères du même ordre.

Aujourd’hui, à ma connaissance, il n’y a plus de communauté féminine : seule reste la branche masculine : les Norbertins, appelés plus communément les Prémontrés, continuant l’œuvre commencée par les Sœurs.

 Ces lieux sont donc essentiellement des lieux de vie monastique : depuis l’origine, ceux qui y ont vécu sont des moines, hommes et femmes – plutôt femmes et hommes – engagés à suivre les règles de leur communauté, et ayant fait vœu de pauvreté, d’obéissance et de chasteté.

Amélie et Emmanuel nous invitent à célébrer leur mariage dans un lieu où, durant des siècles, pauvreté, obéissance et chasteté ont été la règle d’or, la clé de vie…   Je ne sais pas s’ils en avaient conscience ! Oui, nous sommes en plein paradoxe : vie monastique durant des siècles et vie de couple aujourd’hui !

Et pourtant, pour toute vie de couple joyeuse et durable, il y a aussi des clés à utiliser. Ces clés, on les trouve dans le texte de la Bible sur l’amour  (1 Co 13).

1)

Y sont décrites trois personnes :
– la première mise sur son savoir ;
– la seconde sur son pouvoir ;
– la troisième sur son avoir.

Toutes trois pensent pouvoir aimer au travers de ce dont elles disposent :
mais l’essentiel de l’amour va bien au-delà : il concerne d’abord ce que l’on est !

La clé de l’avoir et de l’être (v. 1-3).

Emmanuel et Amélie, dans vos relations entre vous, ne soyez pas obnubilés par ce que vous avez, ou n’avez pas, mais travaillez sur ce que vous êtes, vous.

Votre valeur ne provient pas de votre avoir, mais de votre être, de votre personnalité, investi par l’amour. Laissez-vous transformervous, par cet amour !

Car aimer ne signifie pas d’abord « offrir des choses » mais « s’offrir soi-même » : c’est pourquoi, développez vos êtres, plutôt que de gonfler vos avoirs !

Ne rejoignons-nous pas ici le vœu de pauvreté évoqué tout-à-l’heure ? Dans son principe, oui, je le crois, aussi paradoxal que cela puisse sembler.

Le vœu de pauvreté, c’est savoir aller à l’essentiel, c’est savoir faire la différence entre le vital et le secondaire, entre l’être et l’avoir.

Oui, le vœu de pauvreté ne devrait pas être envisagé par son côté privatif, mais être vécu avec son côté créatif : car ce qui est fondamental dans la vie de couple, c’est que vos êtres se rencontrent !

2)

Il y a aussi la clé du je et de l’autre (v. 4-7).

Ce texte est écrit du côté du je, quelle que soit l’attitude de l’autre :
– que l’autre ait une attitude active ou passive, positive ou négative,
– que l’autre revendique ses droits ou renonce à ses attentes,
– que l’autre respecte les limites du je ou commette des injustices,

c’est au je, d’abord, d’aimer l’autre activement !

 Car le je a toujours tendance à transgresser les limites, 

– à étendre ses droits,
– à réagir face aux injustices commises par l’autre,
– à s’occuper d’abord de lui-même.

A ce je prêt à bondir sur l’autre, l’apôtre lui rappelle qu’aimer signifie d’abord se mettre en mouvement soi, tout en prenant en compte l’autre.

Alors, Amélie et Emmanuel, lorsque vous serez tentés, chacun, de pointer du doigt l’autre – et la vie quotidienne vous en donnera de multiples occasions – regarder d’abord aux autres doigts qui vous stimulent, vous, à aimer !

 

Ne rejoignons-nous pas ici le vœu d’obéissance évoqué tout-à-l’heure ?

Dans son principe, oui, je le crois, aussi paradoxal que cela puisse sembler.

Vivre, aimer, cela n’est possible que parce que l’autre existe.

Le vœu d’obéissance, dans son aspect noble et constructif,
c’est apprendre la confiance en l’autre.

Si le je se suffit à lui-même, il n’a plus besoin d’aimer l’autre !
Car ce qui est fondamental dans la vie de couple,
c’est que vos êtres dépendent l’un de l’autre !

3)

Enfin, il y a la clé du temporaire et du permanent (v. 8-13).

L’amour ne prendra jamais fin. Il demeure au-delà des choses qui passent.

Le savoir ne sera plus nécessaire ; le pouvoir ne sera plus utile ; l’avoir ne traversera pas l’éternité ; parce qu’ils sont des réalités de notre univers, temporaires, qui passent.

L’amour, avec la foi et l’espérance, sont indépendants de l’espace et du temps ; ils subsistent aux siècles des siècles ; ils appartiennent au permanent, et donc à la perfection.

 C’est l’amour qui fait passer du stade de l’enfance à celui de l’adulte, explique l’apôtre.

 Amélie et Emmanuel, en investissant sur l’amour, vous récolterez le permanent, vous marcherez vers la perfection.

 La chasteté : c’est le troisième vœu ! Comment peut-il vous concerner, nous concerner ? Ici encore, il faut l’appréhender dans son principe fondamental, et non d’abord dans ce qu’elle peut évoquer de solitude ou d’abstinence : le principe de la chasteté, c’est d’abord l’engagement, l’engagement envers celui ou celle que l’on a choisit ; et c’est cette fidélité l’un envers l’autre qui va mener à la maturité.

Et on rejoint inévitablement l’engagement du mariage !

Car ce qui est fondamental dans la vie de couple, c’est que vos êtres s’abandonnent l’un à l’autre !

4)

• La clé de l’avoir et l’être :
aimer, c’est vivre la transformation de l’être ( vœu de pauvreté).

• La clé du je et de l’autre :
aimer, c’est vivre la dépendance l’un envers l’autre ( vœu d’obéissance).

• La clé du temporaire et du permanent :
aimer, c’est vivre l’engagement l’un envers l’autre ( vœu de chasteté).

Pour devenir vrai, l’amour suit aussi un tel chemin !

 

Un mot encore, en reprenant la devise d’un des fondateurs de la médecine moderne : Ambroise Paré (1510/17 ?-1590). Médecin de quatre rois de France (Henri II, François II, Charles IX et Henri III), médecin militaire, souvent en campagne pour soigner les blessés, il reçoit le titre de « Père de la médecine moderne », notamment parce qu’il est le premier à traiter les hémorragies par la ligature des artères et non plus par l’amputation des membres (suite à une cautérisation)…

Emmanuel et Amélie, vous suivez… ?

Attaché aux idées protestantes, il échappe à la Saint-Barthélemy (1572) alors qu’il se trouve au chevet de l’Amiral de Coligny.
C’est que face aux souffrances des guerres, sa foi en Dieu le pousse à soigner tous les blessés, sans distinction aucune : amis ou ennemis, riches ou pauvres, catholiques ou protestants. Ainsi au roi Charles IX lui demandant de mieux le traiter que les pauvres, il répond : « C’est impossible, Sire, parce que je les soigne déjà comme des rois ! ».

 Amélie et Emmanuel : c’est ainsi que le Christ s’est comporté envers vous : son amour pour vous deux, comme pour chacun de nous, est si vrai et si authentique, qu’il nous considère, chacun, comme reine et roi !

Vous vous unissez devant lui ; vous voulez imiter son amour ; 

vous vous faites reine et roi l’un pour l’autre :
sa grâce et sa présence vous accompagnent !

Amen.

 

 

Grégoire Chahinian

pasteur EEM de Montélimar

le 24 juillet 2010

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