N'ayez pas peur, ne désespérez pas devant l'ampleur de la tâche, prière d'espérance

 

Sermon du quatorzième Dimanche prêché par le Rév. Père François Kwik

Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux. Lc 10,17

La joie des disciples
Voici les disciples sur leur route. Jésus les a envoyés annoncer la Bonne Nouvelle du Salut. À leur retour, ils disent leur étonnement de tout ce qu’ils ont vu se réaliser. Ils racontaient: « Seigneur, même les esprits mauvais nous sommes soumis en ton nom. » La crainte les habitait au départ; la foi au Christ les comble au retour. Jésus ne leur avait pas caché les difficultés de la mission. Il disait: «Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.» Mais leur participation à l’annonce du Royaume de Dieu leur a donné la joie de voir l’oeuvre de Dieu sauveur et la défaite du mal. Car le Christ qu’ils ont découvert et proposé est le vainqueur du mal. Jésus leur dit : « Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Vous, je vous ai donné pouvoir d’écraser serpents et scorpions et pouvoir d’écraser sur votre route la puissance de l’Ennemi ; rien ne pourra vous faire de mal. »

Notre tristesse
Soeurs et Frères dans le Christ, la question se pose : Nous autres, est-ce que nous sommes assemblés tout joyeux? Est-ce que nous avons quelque chose à célébrer, quelque chose à en être fiers? Si l’on entend des scandales des abus sexuels commis par nos prêtres et nos pasteurs aux Pays Bas, aux États-Unis, en Irlande, en Belgique, en France et en Allemagne? Si l’on entend les résultats des élections aux Pays Bas et en Belgique où les partis chrétiens ont perdu la moitié de leurs membres. Si l’on voit des églises qui se ferment par manque des fidèles ? Si l’on voit l’individualisation et le sécularisme qui progressent partout dans le monde. Si l’on voit que Rome ne nomme que des évêques conservateurs et ferme les fenêtres qu’elle avait pleinement ouvertes au Concile du Vatican II? Sans oublier les grands problèmes mondiaux qui paraissent insurmontables: les problèmes des immigrés, refugiés et expatriés, le traffic d‘enfants et de femmes, le traffic d’armes, le problème de la pauvreté dans le monde où les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres.
Si l’on pense aux problèmes du changement de climat et du désastre pétrolier au Golf de Mexico. Je peux encore augmenter la liste des maux et des fléaux: la misère, l’égoisme, la violence, la dureté, l’exclusion.
Soeurs et Frères, On dit: un seul arbre qui tombe fait plus de bruit que toute la forêt qui croît. Un seul scandale commis fait plus de bruit dans les médias que tous les bienfaits faits par l’Eglise. C’est vrai: un scandal est un scandale et demande des réparations. N’oublions pas que des millions et des millions de chrétiens continuent à se dépenser pour l’avènement d’un monde nouveau au nom de leur foi, notamment dans Carême de partage, Action vivre ensemlbe, Caritas catholica, mais aussi dans Amnesty International, Médecins sans frontières, et toutes sortes de groupes de travail préoccupés de mission et de développement. Des dizaines d’organisations et groupes associatifs socio-culturels poursuivent leur action grâce à des milliers de volontaires. C’est que l’espérance s’appuie aussi sur nos efforts et notre générosité.

L’Eucharistie: prière de l’espérance.
Chaque dimanche nous célébrons le Jour du Seigneur autour de la table du Seigneur, autour de l’Eucharistie. Ce qui est moins évident, c’est que l’Eucharistie puisse passer pour la prière de l’espérance et de l’attente: une vraie prière eschatologique. Dans la prière universelle nous prions pas seulement pour le bien-être de l’Eglise, mais aussi pour les besoins du monde entier. Et le Notre-Père nous apprend ce que nous avons à espérer. Le Notre-Père est une vision profonde. En efffet, prier c’est espérer, s’établir dans un état d’attente et d’espérance. Si le Notre-Père est la prière par excellence, si l’Eucharisite est le sacrement par excellence, la règle incontourable de toute prière, alors il faut que l’objet de notre attente s’y trouve exprimé. Dans la deuxième partie du Notre-Père, la prière rejoint précisement tous les besoins et angoisses de l’homme et en fait des objets d’espérance. En présentant nos soucis à Dieu, nous les muons en certitudes pleines d’espoir : le souci de la nourriture devient pain qutidien, l’offense devient pardon, les conflits avec les frères deviennent réconciliation mutuelle. La crainte d’être la proie des tentations du Malin ou de perdre la foi sous la pression de la contradiction se transforme en délivrance et rédemption

Mais le Notre-Père est davantage qu’un catalogue d’objets d’espérance ; il est un exercise d’espérance. Celui qui prie cette prière s’inscrit dans le courant de l’espérance. Il est enlevé au ciel comme Elie sur le char de feu. Les grandes hommes de prière ne sont pas des commercants en fausses attentes, mais des maîtres de la vraie espérance. Finalement, qui est donc le «serviteur» qui se tient prêt à accueillir le Seigneur à son retour ? Celui qui prie.

Proposer la foi
Aujourd’hui la mission donnée par le Christ continue. La lutte contre Satan et les maux qu’il déchaîne durera jusqu’à la fin du monde. Cette mission n’est pas réservée à quelques-uns; tous les chrétiens ont à vaincre le mal par l’annonce et la mise en oeuvre de la Bonne Nouvelle. L’eucharistie de ce dimanche fait de nous compagnons du Christ qui nous assure: «Je serai avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde. N’ayez pas peur: J’ai vaincu le monde»

 

 

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